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- Métier : Avocat
- Né(e) le : 20/04/1924
- Date de décès : 15/08/2013
- Pays : France
- Signe : Bélier
Jeunesse
Jacques Vergès est né le 20 avril 1924 à Ubon Ratchathani, en Thaïlande. Fils d’un père réunionnais, Raymond Vergès, médecin et homme politique, et d’une mère vietnamienne, Pham Thi Khang, il grandit dans un environnement multiculturel. En 1925, la famille déménage à La Réunion, où Jacques passe une grande partie de son enfance. Son père, engagé dans la politique locale, influence fortement ses premières années et lui inculque des valeurs de justice et d’égalité.
En 1942, à l’âge de 18 ans, Jacques Vergès quitte La Réunion pour rejoindre la France libre et s’engage dans les Forces françaises libres. Il participe à la campagne d’Italie et à la libération de la France. Après la guerre, il décide de poursuivre des études de droit à Paris. Il s’inscrit à la Sorbonne, où il obtient son diplôme en droit en 1949. Pendant ses années universitaires, il se lie d’amitié avec plusieurs figures intellectuelles et politiques de l’époque, notamment Paul Robeson et Aimé Césaire.
Début professionnel
Après avoir obtenu son diplôme, Jacques Vergès commence sa carrière d’avocat en 1950. Il s’engage rapidement dans des causes politiques et sociales, défendant des militants anticolonialistes et des opposants aux régimes autoritaires. En 1957, il se fait connaître en défendant Djamila Bouhired, une militante du Front de libération nationale (FLN) algérien, accusée de terrorisme. Son engagement en faveur de l’indépendance algérienne et sa défense passionnée de Djamila Bouhired lui valent une notoriété internationale.
En 1960, Jacques Vergès rejoint le Parti communiste français (PCF) et continue de défendre des causes anticolonialistes. Il s’implique également dans la défense des droits de l’homme et participe à plusieurs conférences internationales sur le sujet. Son style de défense, souvent provocateur et polémique, lui attire autant d’admirateurs que de détracteurs.
En 1965, il disparaît mystérieusement de la scène publique pendant huit ans. Les raisons de cette disparition restent floues, mais certains pensent qu’il aurait voyagé en Asie et en Afrique, continuant à s’engager dans des causes révolutionnaires. Il réapparaît en 1973 et reprend sa carrière d’avocat avec la même ferveur.
Carrière professionnelle
La carrière de Jacques Vergès est marquée par la défense de clients controversés et souvent impopulaires. Il devient célèbre pour sa stratégie de « rupture », qui consiste à attaquer le système judiciaire et politique en place plutôt que de simplement défendre son client. Parmi ses clients les plus célèbres figurent Klaus Barbie, ancien chef de la Gestapo à Lyon, qu’il défend en 1987. Cette défense suscite une vive polémique et renforce sa réputation d’avocat provocateur.
En 1994, il défend Carlos, un terroriste international connu sous le nom de Carlos le Chacal. Cette affaire, comme beaucoup d’autres, met en lumière son approche unique et souvent controversée de la défense. Il défend également des figures politiques comme Slobodan Milošević, ancien président de la Yougoslavie, et Laurent Gbagbo, ancien président de la Côte d’Ivoire.
En plus de sa carrière d’avocat, Jacques Vergès est également un écrivain prolifique. Il publie plusieurs livres sur ses expériences et ses réflexions sur la justice et la politique. Parmi ses œuvres les plus connues figurent « De la stratégie judiciaire » (1981) et « Le salaud lumineux » (1990). Son style d’écriture, tout comme son style de défense, est souvent provocateur et polémique.
Vie privée
La vie privée de Jacques Vergès est aussi complexe et fascinante que sa carrière professionnelle. En 1961, il épouse Djamila Bouhired, la militante algérienne qu’il a défendue avec succès. Le couple a deux enfants, mais leur mariage se termine par un divorce en 1970. Malgré leur séparation, ils restent en bons termes et continuent de partager des convictions politiques similaires.
Jacques Vergès est également connu pour ses amitiés avec plusieurs figures controversées et influentes. Il entretient des relations avec des leaders révolutionnaires comme Che Guevara et Pol Pot, ainsi qu’avec des intellectuels comme Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir. Ces relations renforcent son image d’avocat engagé et provocateur.
En dehors de sa carrière et de ses engagements politiques, Jacques Vergès mène une vie relativement discrète. Il est passionné par la littérature et la philosophie, et consacre une grande partie de son temps libre à la lecture et à l’écriture. Il décède le 15 août 2013 à Paris, laissant derrière lui un héritage complexe et controversé.
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