Notre alimentation et notre environnement protègent notre cerveau et nous éloignent de l’Alzheimer selon Max Lugavere

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Notre alimentation est intimement liée à notre cerveau, du moins à sa santé et à ses performances. Il est donc possible d’éviter des maladies telles que l’Alzheimer, de garder sa mémoire fraîche, de garder une humeur joyeuse… C’est en tout cas l’avis de Max Lugavere, journaliste scientifique américain. Ce dernier s’appuie sur une enquête de 10 ans menée sur le lien entre le cerveau, l’environnement et l’alimentation. Selon lui, on peut désormais protéger notre cerveau et le maintenir en parfaite santé, en ayant une alimentation précise. Il nous livre tous les détails de cette méthode dans une interview.

Aliments

Qu’avez-vous trouvé de nouveau ?

Max Lugavere : « J’ai plongé profondément dans la littérature. Et j’ai regardé notamment ce qui se passait dans certaines parties du monde, comme à Ibadan, au Nigeria, où vivent les Yorubas. À cet endroit, le gène ApoE4 qui, aux États-Unis, augmente de 2 à 14 fois le risque de développer la maladie d’Alzheimer, n’a que peu ou pas d’association avec cette maladie ».

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« J’ai donc commencé à réfléchir à l’évolution et aux types de régimes alimentaires que nos ancêtres auraient pu consommer à l’époque où notre cerveau – le magnifique superordinateur dont chacun de nous est l’héritier – a évolué et j’ai réalisé que pendant deux millions d’années, nos ancêtres ont mangé de manière à faire évoluer notre cerveau. Mais il y a 10 000 ans, tout a changé. Nous sommes passés du statut de chasseurs-cueilleurs à celui d’« esclavagistes », d’une alimentation basée sur les nutriments des 50 000 espèces de plantes comestibles qu’il y avait dans le monde à celle provenant des rares cultures que nous avons pu domestiquer ».

Quelles sont les conséquences de la nourriture actuelle sur le fonctionnement du cerveau ?

« Aujourd’hui, la base de l’alimentation dans les pays développés, surtout aux Etats-Unis, ce sont les aliments ultra-transformés, mais aussi les aliments transformés à partir des trois céréales que j’ai citées, qui sont assez pauvres en nutriments. Ces aliments raffinés sont caloriques, mais n’ont pas une bonne densité nutritionnelle, ce qui est un facteur clé de différenciation. Ces aliments font aussi grimper en flèche le taux de sucre sanguin. Et lorsque la glycémie est élevée, le taux d’insuline, la principale hormone de stockage des graisses, grimpe, lui aussi, au plafond. Le fait que nous dépendions autant de ce type d’aliments explique pourquoi, pour la première fois dans l’histoire, il y a plus de personnes en surpoids sur Terre que de personnes maigres ».

Donc si notre cerveau perd ses capacités et tombe malade, c’est à cause de l’insuline ?

« Pas seulement, il y a d’autres facteurs que je présente dans Supernutrition du cerveau. Mais le fait que nous empêchions constamment notre cerveau d’utiliser les graisses comme carburant en raison de notre alimentation chroniquement riche en glucides, pourrait être l’un des aspects les plus néfastes de l’alimentation moderne. Et cela pourrait expliquer en partie pourquoi on pense que 40 % des cas d’Alzheimer sont attribuables à une élévation chronique de l’insuline seule ».

Que doit-on faire pour éviter les pics d’insuline à répétition ?

« Le moyen le plus efficace et facile d’induire un taux d’insuline bas pour le corps comme le cerveau est de jeûner. Et nous sommes chanceux car on jeûne toutes les nuits quand on dort. Ce que je fais, c’est que j’ajoute 4-5 heures de jeûne à mon temps de sommeil pour réaliser ce qu’on appelle le jeûne intermittent. Un des buts du jeûne intermittent est de permettre au corps et au cerveau de passer plus de temps avec un taux d’insuline bas ».

Et le reste du temps, en quoi consiste votre alimentation ?

« Pendant la période quotidienne de 8 h où je mange, je privilégie les aliments à forte densité nutritionnelle comme les légumes verts à feuilles (épinards, chou kale…). Je mange aussi beaucoup d’œufs et de poissons gras (saumon, sardines, maquereaux…). L’essentiel de mon assiette est composé de légumes colorés avec un morceau de protéines qui n’est pas composé que de protéines mais aussi de nutriments protecteurs comme les oméga-3 ou la choline (par exemple poisson gras ou oeuf). J’évite les fruits modernes, à l’exception de l’avocat et des baies rouges et noires. Je consomme cependant un jus de fruit à volonté, mais pas n’importe quel jus de fruit : l’huile d’olive, un ingrédient crucial du régime méditerranéen qui a été associé à un risque moindre de démence et de maladie d’Alzheimer ».

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